(21 septembre 1914 au 15 août 1915)
Le 21, nous sommes dirigés sur la ville de Féré 50. Nous arrivons le soir avec la faim car il y avait quelques jours que nous n'avions rien mangé. Nous couchons dans les casernes d'artillerie déjà incendiées par les Prussiens en 1870.
50 La Fère
Nous prenons les avant-postes à Lacy 32 qui reçoit quelques obus. Dans l'après midi, nous sommes en avant-poste dans un bois à proximité de la ferme Saint-Victor.
32 Sacy
Et le lendemain 22, nous nous embarquons pour l'Allemagne en passant par Gagnicourt, Tergnier, Ménésés 51, Montescourt 52, Saint-Quentin, Essigny 53, Cambrai, Denain, Harlihin 54, Douay 55, Valenciennes, Quiévrain, Saint-Gilgham 56, Jemmapes, Mons, Ghlin, Marnay-Saint-Pierre 57, Neufvilles, des carrières de pierres, Bleues-du-Hainaux, Soignies, Braine-le-Comte, Tubize, Halle, Loth 58, Vorder, Huide Curenghem, Lochem, Lese, Luffrich, Henne, Chaudefontaine, La Braiche, Trooz, Fraipont, Nessonvaux, Gefontaine, Canesse, Ensival, Verviers, Pelhin, Dolhin, Vieinal, Welkenmecht, Herbestahl, Ronkeide, Aix-la-Chapelle, Stolben, Duren, Horrem, Grosskomgsdorf, Cöhln, Baderlof, Benhausen, Allenberg, Vorwolke, Naensen, Heiensen, Granderheim, Saxen-Langelheim, Goslas, Herd, Halbestadt, Wexleben et Quedlinburg…
51 Mennessis
52 Montescourt-Lizerolles
53 Essigny-le-Petit
54 Haulchin ?
55 Douai. Cette ville est probablement traversée avant Denain et Hauchin
56 Saint-Ghislain
57 Masnuy-Saint-Pierre
58 Lot
Avant-postes à Autrebray 33. Dans la journée nous occuppons en avant du village une tranchée que nous améliorons.
Nous voyons les allemands circuler dans les rues de Chevillecourt.
33 Hautebraye
Nous prenons les avant-postes à côté de Lacy.
24 septembre 1914 : Bataille de la Somme. Rupprecht débouche de l'Oise en direction de la Somme. Les armées s'immobilisent sur la ligne Soissons, Reims, Verdun.
Le Kronprinz déclenche une double attaque sur Verdun et occupe St Mihiel, hernie du front pour 4 ans.
Nous passons la nuit du 24 au 25 à Lacy.
Nous sommes le long de la route qui va de Lacy à Saint-Christophe 34 qui est organisée défensivement. Nous logeons dans des trous le long de la route.
34 Saint-Christophe-à-Berry
26 septembre 1914 : tentative de Falkenhayn entre l'Oise et la Meuse bloquée par les Français (2e Armée de Castelneau).
Dans la nuit du 26 au 27 nous subissons une puissante attaque qui est repoussée par nos tranchées de première ligne.
Nous recevons un convoi venant du dépôt. Nous renforçons les 23e 34e et 6e escouades.
Durant tout le temps passé à cet endroit, nous avons plusieurs heures par jour été bombardés par la grosse artillerie ennemie.
28 septembre 1914 : premiers combats sur Verdun et l'Argonne.
… où nous arrivons le 28 septembre à 3 heures et demie du soir, après avoir fait 83 heures de voyage. Donc nous débarquons à la gare de Quedlinburg, où la foule est très nombreuse, mais il n'y a aucun tumulte. Tout le monde est silencieux et nous regarde d'un air content. Nous traversons un coin de la ville à la lueur des torches que tiennent les pompiers qui nous conduisent au camp des prisonniers. Il se trouve à 3 km environ de la ville. Nous y arrivons enfin ; il est en plein milieu des champs labourés, dans une boue où l'on enfonce jusqu'aux genoux et où il faut être équilibriste pour tenir debout. Nous sommes rassemblés aussitôt et un officier allemand nous dit : "Soldats français, vous êtes maintenant nos prisonniers, et celui qui osera ne pas nous obéir sera fusillé sur le champ". Nous sommes conduits dans notre chambre faite de planches mal jointes et ouvertes aux 2 extrêmités. Pour moi, la 1ère nuit, je suis forcé de coucher dehors faute de place, sur une poignée de paille sur la terre toute humide.
Le matin au réveil, on nous donne des gamelles pour aller chercher du café, qui bien qu'il soit sans sucre, nous fait bien du bien car il est bien chaud et nous sommes gelés. Ensuite, nous sommes rassemblés et l'on demande qui veut travailler au mêtier de charpentier ou de menuisier. Je me présente et je suis embauché avec les charpentiers qui travaillent à construire le camp ; ils sont quelque fois bien plaisants et me donnent de temps en temps des tartines de pain noir et de beurre ou de saindoux.
Nous allons prendre les avant-postes dans les tranchées entre Autebray et Chevillecourt. Nous y sommes à peine depuis une demi heure que nous sommes cannonés.
Un obus tombe dans la tranchée tuant 5 hommes et en en blessant 17.
Nous avons passé la nuit dans la tranchée. Dans la matinée nous fournissons une patrouille pour reconnaître les abords de Chevillecourt. Un homme de la section est tué pendant la reconnaissance.
Le soir nous allons prendre les avant postes au moulin de Chevillecourt.
1er octobre 1914 : début de la "Course à la mer" jusqu'au 22 novembre. Les Anglais stoppent von Falkenhayn.
Nous quittons le moulin, où nous avons été bombardé à plusieurs reprises, pour passer la nuit à Autebray.
Nous passons la journée au village. Nous sommes sur le point d'être relevé quand l'ennemi exécute une forte attaque que nous repoussons.
La relève a lieu et nous passons la nuit au moulin de Cagny.
3 octobre 1914 : Joffre crée la Xe Armée (Général Maud'huy) pour foncer le long de la Scarpe, au sud de Lille et s'accrocher à Arras.
Nous aménageons de nouvelles tranchées et dans l'après midi nous partons pour Vic-sur-Aisne au repos.
A Vic-sur-Aisne nous recevons pas mal d'obus.
5 octobre 1914 : seconde Phase de la course à la mer. Les Anglais de l'Aisne arrivent à Ypres aile gauche de la Xe Armée Française.
Avant le jour nous quittons Vic-sur-Aisne pour la ferme de Chapaumont.
Nous sommes au repos à Chapaumont où nous faisons un peu d'exercice.
7 octobre 1914 : Ernst et Haber réalisent les premières expériences sur les gaz asphyxiants.
8 octobre 1914 : Adolph Hitler, militaire, prête serment d'allégeance à Louis III, roi de Bavière, ainsi qu'à Guillaume II. Il est dans le Régiment List.
Nous partons dans l'après midi pour attaquer l'ennemi qui est sur le plateau de Berry.
J'ai pour mission d'organiser une patrouille qui couvre la compagnie pendant cette attaque ; nous creusons des tranchées sous les balles et les obus.
Le plateau est couvert de morts français et allemands, il y en a des centaines.
9 octobre 1914 : après 12 jours de siège, les Allemands prennent Anvers (40 000 morts Allemands).
Il y a un an aujourd'hui que je suis au régiment 35.
Nous avons passé la journée dans les tranchées que nous avons creusés pendant la nuit. A tout moment les balles sifflent surtout si l'on se montre.
C'est le commencement de la guerre des tranchées.
35 Henri Roth effectuait son service militaire au début du conflit
10 octobre 1914 : les flammenwerfer "lance-flammes" sont utilisés par les Allemands.
Pendant la nuit nous avons creusé de nouvelles tranchées plus à l'est. Pendant que la Compagnie travaille, une demi-section est déployée en tirailleurs pour prévenir les attaques.
Je suis envoyé en petit poste à 200 mètres en avant de la demi-section. Nous sommes restés toute la nuit couchés et transis de froid. Ceux qui se redressent reçoivent des coups de feu.
Devant nos positions nous avons reconnu une tranchée ennemie dans laquelle gisent au moins 150 allemands tués.
Au jour nous revenons dans nos tranchées et nous y restons la journée. Nous sommes relevés à la tombée de la nuit, que nous passons à l'église de Saint Christophe.
Nous restons toute la journée dans l'église. Le village reçoit des obus tout le jour. Au soir nous allons à Berry où nous dormons dans une grande ferme.
A la nuit nous remontons sur le plateau occuper des tranchées. La nuit creusons de nouvelles tranchées.
14 octobre 1914 : Les Allemands occupent entièrement Lille en entrant par la porte de Tournai.
Le 14 octobre, je suis arrivé à gagner 10 sous. Ce n'est guère, mais ici c'est beaucoup et on est heureux des les avoir. Comme le travail des charpentiers est terminé, je commence à faire des corvées comme mes camarades. Nous allons chercher du gravier dans des caisses à 1 km du camp. Le travail me fait trouver le temps moins long. La journée terminée, on mange la soupe et ensuite nous avons concert presque tous les soirs par nos amis les Anglais qui sont dans ma chambre.
Nous passons ces deux journées dans nos nouvelles tranchées.
Nous nous repesons dans le village de Berry qui reçoit continuellement de gros obus.
Le 16 au soir nous retournons aux tranchées.
JMO du 35e RI (p.27) : "Pertes de la journée - Tués : 1 - Blessés : 2."
Dans la nuit, à la suite d'une méprise, un homme de mon escouade tue d'un coup de fusil un de ses camarades de section qui était en sentinelle devant la tranchée.
Nous travaillons à améliorer nos tranchées et nous creusons dans les côtés des trous pour nous y passer la nuit et lorsque nous sommes cannonés.
Au soir nous sommes relevés pour passer la nuit à Berry.
Nous avons passé toute la journée de garde dans le village, et à la nuit nous partons pour Vic-sur-Aisne prendre du repos.
Le 20 octobre ils célèbrent l'anniversaire de la bataille de Trafalgar où les deux flottes se donnèrent jadis un terrible combat. A fin du concert, un sergent anglais prend la parole et dit que cette fois les deux nations luttaient encore ensemble, mais l'une à côté de l'autre et d'un commun accord afin de ramener la paix en Europe. Il termine en disant qu'ils espèrent tous rester nos amis partout et toujours. On chante en chœur la Marseillaise et l'hymne national anglais et on va se coucher tout heureux de notre soirée. Les journées se passent encore assez vite mais ce qu'il y a d'embêtant, c'est le froid qui se fait déjà sentir. Maintenant on prend la garde par la faute de certains camarades qui ne prenaient même plus la peine d'aller jusqu'aux cabinets, alors un service de garde a été organisé et ce sont les Français eux-mêmes qui montent la faction à la porte des baraques, surveillés par des sentinelles allemandes. Moi j'ai pris la garde pour la première fois le 3 novembre de 9 à 10 heures du soir et de à 4 heures du matin. Mais il ne faisait pas encore bien froid durant cette nuit et elle s'est encore bien passée. Nous continuons à faire des corvées.
Nous sommes au repos à Vic-sur-Aisne. La journée nous faisons un peu d'exercice.
Vic est une petite ville d'environ 2 000 habitants 36 mais actuellement les civils y sont très rares. Les denrées se paient le double de ce qu'elles valent.
Tous les jours Vic est bombardée par la grosse artillerie allemande.
36 équivalent à aujourd'hui.
A la nuit nous partons reprendre notre vie aux tranchées sur le plateau de Berry.
28 octobre 1914 : 1ère Attaque au Vauquois, près de Verdun des Français de Sarrail sans artillerie qui échoue. La bataille va durer jusqu'en 1916.
JMO du 35e RI (p.10) : "Pertes de la journée : 1 homme blessé".
Le 28 nous avons eu 4 hommes de touchés : 2 tués par les balles et 2 blessés par les obus.
Nous creusons toujours de nouvelles tranchées plus en avant.
Au soir nous allons coucher dans les grottes de Berry 37, mais toute la nuit nous sommes sur pied car nous avons à supporter deux violentes attaques que nous repoussons.
La cannonade fait rage.
37 les grottes, nombreuses dans le secteur, serviront durant plusieurs mois de refuge pour les périodes de repos
Historique du 35e RI (p.10) : "Lors de l'attaque exécutée le 30 octobre [...]." La 3e compagnie mérite une citation à l'ordre de l'armée.
Nous sommes dans les grottes de Berry. Dans l'après midi, nous recevons l'ordre d'attaquer.
Notre attaque débute à 4 heures et se continue dans la nuit. Elle a lieu sous un violent feu d'artillerie. Elle est sans grand résultat.
A mon escouade j'ai deux hommes tués et quatre blessés.
Lors de ce combat notre section a réussi à s'approcher à 50 mètres environ de l'ennemi qui se trouvait à la lisière d'un bois.
Sous une pluie de balles et d'obus nous avons creusé une tranchée où nous avons passé la nuit et la journée du lendemain.
Au milieu de la nuit l'ennemi nous a crié en français "Rendez vous messieurs les français, tas de chiens, on va vous saigner". On leur a répondu par des feux de salves. Ils furent dans la nuit plusieurs tentatives pour nous déloger mais sans succès.
Dans la journée impossible de s'en aller, notre tranchée est presque encerclée par l'ennemi. Tous ceux qui essaient d'en sortir tombent sous les balles.
Ce n'est qu'à la nuit que notre section peut s'en aller en se trainant dans les tranchées par dessus les corps de nos camarades tués.
Quand notre section est rentrée à la compagnie après avoir été considérée comme complétement perdue, il manquait presque la moitie de l'effectif.
1er novembre 1914 : Hitler est promu caporal.
Fin de la 1ère bataille de l'Yser : 11 000 morts, 9 000 blessés, 5 000 malades. Les Belges sur 90 000 restent 50 000 valides.
Bientôt le jour de la Toussaint arrive, jour bien triste pour beaucoup de nous. Peu chantèrent et jouèrent sans se soucier de leurs camarades tombés au champ de bataille et de leurs parents qui peut-être en ce moment priaient pour eux. Quant à moi, bien des choses vinrent à ma pensée. J'ai bien pensé à ma petite famille, à mes parents et amis qui, je n'en doute pas, ont pensé à moi. Ils ont dû souffrir de ne pas me voir auprès d'eux et peut-être ne sachant pas que j'étais prisonnier, ont-ils aussi prié pour moi. Oui, ce fut une bien triste journée pour moi et jamais je ne l'oublierai. Le soir venu, je me suis couché de bonne heure après avoir prié pour mes parents défunts. Enfin je m'endors et cette triste journée que j'ai trouvée bien longue et morne, est passée.
Nous passons la journée et la nuit dans les grottes. Le soir nous retournons dans les tranchées les deux journées suivantes.
2 novembre 1914 : Déclaration de guerre de la Russie >< Empire Ottoman (Turquie).
Déclaration de guerre de la Serbie >< Turquie qui entraine celle des alliés.
Les jours suivants, les corvées se poursuivent toujours et j'y vais à peu près tous les 2 à 3 jours. Les Allemands nous ont pris nos ??? pour nous garder.
A la nuit nous partons pour Saint Christophe ou nous passons la nuit.
Nous passons la journée à Saint Christophe et retournons au début de la nuit occuper les tranchées dans un bois derrière Chevillecourt.
5 novembre 1914 : Déclaration de guerre de la France >< Turquie et de la GB >< Turquie.
Nous sommes dans les tranchées.
Aujourd'hui 6 novembre, nous sommes à la corvée et nous avons avec nous une sentinelle qui n'a pas l'air d'aimer les Français. Il nous fait marcher avec le fourreau de leurs baïonnettes dont il se sert comme bâton et frappe sur les doigts à ceux qui mettent leurs mains dans leurs poches. Heureusement, tous ne luis ressemblent pas.
7 novembre 1914 : Déclaration de guerre Belgique >< Turquie.
Occupation du plateau de Vregny (Aisne) par les Français. Les Allemands vont réessayer sans succès de le reprendre.
Le samedi 7, nous restons au repos. Nous sommes 3 amis ensemble. Nous avons trouvé parmi les prisonniers un jeune séminariste très gentil. Nous faisons table ensemble et nous nous accordons bien car nous partageons tout entre nous. Ah ! si seulement nous avions assez de quoi nous donner ! Enfin, espérons-le, un jour viendra où nous retrouverons tous nos familles et où nous pourrons parler de ces tristes jours passés en Allemagne.
Historique du 35e RI (p.10) : Evocation de l'attaque du 8 novembre.
Le 15 59 novembre, voilà le 15ème dimanche que nous les avons quittées 60. En campagne, on ne pense pas aux beaux jours perdus, mais ici ! Je le trouve bien long ce dimanche et je regarde souvent l'heure. L'heure de la messe est encore le moment le plus triste : du camp j'entends sonner les cloches de la ville qui n'en est pas éloignée. C'est à ce moment que l'on pense bien à sa famille, à tous ses parents. Mais hélas ! tout ce qu'on peut faire, c'est de tourner le regard du côté de sa chère France, et de ses chers parents qui eux aussi doivent les trouver bien longs ces dimanches. L'heure de la soupe est arrivée enfin, je la mange avec mes deux amis. Nous parlons ensuite de nos villages natals, ce qui nous rappelle de bien doux souvenirs. Puis nous nous mettons au travail.
59 il s'agit en fait probablement du 8 : afin de respecter la chronologie des propos ; de plus le 15ème dimanche de campagne tombait bien le 8 novembre
60 les familles
Dans la nuit du 7 au 8, je pars en petit poste où je suis relevé une heure et demi plus tard.
Je suis désigné avec 4 hommes pour reconnaitre un bois 200 mètres en avant de nos tranchées. Mais mes hommes ne veuleut pas pénétrer dans ce bois ; la nuit est très noire et l'on entend la fusillade à gauche, et l'on me dit d'attendre.
A huit heures l'on me redonne ordre de faire la patrouille, mais pas plus qu'avant, mes hommes ne veulent pas marcher.
L'adjudant leur en donne l'ordre et me dit de les faire avancer à coups de baïonnette, mais rien à faire, il préfèrent se laisser frapper que d'avancer.
Seul j'ai fait la patrouille et sans peine j'ai accompli ma mission et ai rejoint une seconde patrouille qui faisait la même reconnaissance par un autre côté.
Toute la nuit nous avons creusé des tranchées à l'endroit que j'ai reconnu.
Nous sommes relevés par le premier bataillon et allons au repos à Vic-sur-Aisne. Nous sommes au repos, faisons un peu d'exercice et raclons la boue 38.
38 la boue fut une caractéristique des tranchées
Mardi 10 novembre, nous allons en corvée à la rivière. Nous apportons du gravier à plus d'un kilomètre de là ; un civil nous surveille, il nous force à porter des caisses pleines et ne nous donne pas de repos. La corvée se termine enfin et nous rentrons au camp bien fatigués.
Mercredi le 11, un détachement de prisonniers russes arrive au camp où leurs amis belges, anglais et français leur font un chaleureux accueil. Puis j'apprends avec joie que je viens de recevoir des nouvelles de ma famille. J'avais trouvé les heures bien longues en les attendant !
Nous partons à trois heures du matin pour attaquer. Nous sommes en réserve.
Préparée par une forte canonade, l'attaque a lieu sur toute la ligne et se poursuit toute la journée et jusque dans la nuit.
Le résultat n'a pas été grand alors que nous avons des quantités de blessés et de tués 39.
39 nous retrouvons l'absurdité de la guerre des tranchées, où les assauts coûtent la vie à de très nombreux soldats, pour un résultat souvent maigre
13 novembre 1914 : la ville de Tracy-le-Val (Aisne ; à 10 km de Vic-sur-Aisne) est repris par les Alliés.
Nous avons passé la nuit dans un bois derrière les tranchées que nous allons occuper au matin.
14 novembre 1914 : A Verdun, début de la guerre des tranchées ; 750 km de front, sillonné de tranchées imprenables. Le front s'enlise dans un bain de sang.
Dans les tranchées on se repose le jour et on travaille la nuit.
A la nuit nous occupons une nouvelle tranchée derrière Chevillecourt. Nous passons la moitié de la nuit en petit poste.
Il pleut et la tranchée est un véritable bourbier.
15 novembre 1914 : Fin de la Bataille des Flandres. C'est l'acalmie sur le front de l'Yser. Les Allemands sont découragés.
Voici encore un dimanche, un 15 novembre. Au réveil un officier passe dans les baraques et nous fait tous sortir car il fait un beau soleil. Nous nous promenons dans la cour en attendant la soupe. Mais comme tous les dimanches, je trouve le temps bien long et je me demande quand je passer ces beaux jours dans ma famille. Après une soupe aux choux bien maigre, nous nous reposons sur nos lits : nous parlons du pays, des parents, des amis qui sont si loin. Nous parlons aussi des camarades qui sont au combat car cela doit être bien dur par la pluie et le froid. Nous les plaignons bien car ici nous sommes au moins à l'abri de tout cela.
Dans les tranchées dans le bois nous recevons des obus. Quelques hommes sont touchés par des balles.
Le 16, il fait une douce température et je suis tout heureux d'aller en corvée car cela me fait tout oublier. Mais un doux souvenir me revient à la pensée. Il y avait deux ans à cette date, je me mariais et j'étais heureux au milieu de tous mes parents et amis. J'aurais bien voulu être auprès de ma chère femme afin de fêter cet anniversaire, mais hélas ! elle est bien loin de moi. Enfin nous rentrons au combat 61 car nous avons bien travaillé car nous avons de mauvaises sentinelles avec nous.
61 camp
Dans la nuit du 16 au 17 les allemands nous attaquent mais sans succès.
Dans la nuit du 17 au 18 je suis en petit poste avec mon escouade dans une sape 40. Toute la nuit les balles sifflent.
Il gèle, nous creusons la sape.
Au soir nous retournons dans les tranchées sur le plateau de Berry.
40 communication enterrée ou souterraine, dans une guerre de tranchées ou de siège
Nous passons ces trois journée dans les tranchées de Berry.
Nous devions passer quatre jours au repos, mais le 23 à 3 heures de l'après midi, sac au dos, nous embarquons dans des autobus à Villers Cotterets.
Nous descendons à Vierzy 41 ou nous dormons.
41 au sud de Soissons
Nous partons pour Dommiers où nous cantonons dans une grande ferme. Nous y passons la journée.
Mercredi 25 novembre 1914. Nous changeons de camp, du 8 nous passons au 6 et nous en sommes bien heureux car la nourriture y est un peu plus abondante et meilleure.
Nous faisons de l'exercice du matin au soir.
Nous avons reçu de nouvelles recrues de la classe 14.
Le 28, je confectionne une paire de petits chaussons pour ma petite fille. Ce sera un petit souvenir de Quedlinburg. Voici bientôt la fête de Noël. Puisque nous ne pouvons pas la faire chez nous, nous la fêterons de notre mieux ici.
30 novembre 1914 : Fin de la 1ère bataille d'Ypres : Pertes 50 000 Français, 130 000 Allemands, 58 000 Anglais.
2 décembre 1914 : Hitler reçoit la croix de fer.
3 décembre 1914 : La Belgique est placée sous administration Allemande.
9 décembre 1914 : Retour du gouvernement de Bordeaux pour Paris.
Nous embarquons pour pour Arcy- Sainte-Restitue.
Historique du 35e RI (p.10) : "[...] interrompt la période de repos qui nous avait été accordée dans le courant de décembre".
On nous informe que nous sommes en réserve générale prêts à aller là on l'on aura besoin de nous.
Nous faisons chaque jour de l'exercice service en campagne.
Le 24 décembre (jeudi), nous allons nous confesser, puis nous faison un petit repas avant de nous coucher. Mais les Allemands, toujours pour nous narguer, nous enlèvent la lumière et nous sommes obligés d'aller nous coucher.
Le lendemain 25, nous nous préparons pour aller à la messe, mais les Allemands nous chassent à coups de bâton. Nous sommes bien en peine de ne pas pouvoir y assister. Enfin, il n'y a rien à dire. L'heure de la soupe arrive ! Quel maigre repas pour un jour de Noël. Ensuite comme Chartier avait reçu du chocolat et des biscuits, nous avons un bon dessert et nous nous consolons tous les trois dans les mêmes peines. L'après-midi passe assez vite et nous voici au repas du soir. Nous avons un bon cacao bien chaud à l'occasion de Noël et un petit bout de saucisson. Voilà Noël passé et bien que nous l'ayons fêté de notre mieux, nous nous apercevons que ce n'est pas Noël en famille. Et l'on pense à ces braves qui se battent encore au champ de bataille et qui ne se sont peut-être pas aperçu de cette belle fête.
Samedi 26. Nous avons la satisfaction d'avoir une messe. Nous y prions avec bonheur pour nos parents et nos amis.
31 décembre 1914 : A ce jour 301 000 Français tués ; Batailles des Frontières et de la Marne : 250 000 morts.
1er janvier 1915 : Violent duel d'artillerie à Crouy, près de Soissons pour une attaque vers Perthes.
Ensuite voici la nouvelle année, c'est aujourd'hui le 1er janvier. La nuit, en rêve, il me semble être chez moi entouré de tous mes parents, de ma femme et de ma petite fille. Mais hélas ! je m'éveille à 2 heures du matin et je vois que je suis encore dans cette triste prison et si loin de ma famille. Enfin je me console en espérant que Dieu est là pour me servir d'interprète auprès de ma petite famille qui doit être bien en peine aussi. On est presque heureux quand le jour de l'an est terminé.
Dimanche arrive et j'ai la satisfaction d'assister à la messe. Pendant son sermon, le prêtre nous présente ses meilleurs vœux pour la nouvelle année, il nous fait reprendre courage et souhaite pour tous que la paix revienne bientôt et qu'à Pâques nous soyons tous rentrés dans nos familles. Puis nous prions tous pour nos parents, pour nos camarades qui sont au combat et ceux qui sont morts au champ d'honneur. L'après-midi je lis les vêpres dans la baraque. Le soir je me couche avec satisfaction.
4 janvier 1915 : Mise en place par Joffre de la censure ; lecture du courrier des soldats.
Lundi 4 janvier. La neige fait son apparition.
Jeudi 7 janvier. Je viens de recevoir des nouvelles de ma famille, je suis heureux de les savoir tous en bonne santé.
10 janvier 1915 : les Allemands attaquent les villages de Crouy et Missy qui leurs permettent de récupérer quelques positions à droite de l'Aisne.
Dimanche 10 janvier. Nous passons une triste journée, car nous changeons de camp et comme ce n'est pas facile, il nous faut 3 heures. Nous sommes dans une baraque avec les Russes. Nous ne sommes que 4 Français, 2 Belges et un Anglais parmi les Russes qui sont très bons camarades. Ils sont honnêtes et religieux car ils font tous leurs prières, soir et matin. Enfin nous sommes très bien installés.
Fin des carnets d'Abel Castel, qui renonce à poursuivre ce travail de mémoire. Il ne rentra de son camp de prisonniers, en Silésie près de la frontière polonaire, qu'en 1919, après une longue absence de 5 ans.
Historique du 35e RI (p.10) : "Le bruit du canon qui, depuis les premiers jours de janvier gronde sans arrêt devant Soissons [...]. Le 12, la 14e Division est appelée en soutien de l'attaque du plateau 132 que les Français ont conquis".
Nous quittons Arcy-Sainte-Restitue à 3 heures de l'après midi. Après une marche forcée nous arrivons au château de Bellau de l'autre côté de Soissons 42.
Nous passons une partie de la nuit dans la cour du château.
42 au nord-est, près de Saint-Paul
13 janvier 1915 : début de la campagne des Dardanelles.
Historique du 35e RI (pp.10-11) : "Sous les ordres du Général Nivelle, commandant la 27e Brigade, les trois bataillons du 35e qui avaient sensiblement progressé dans l'après-midi, s'apprêtaient à pousser leur offensive heureuse, lorsque dans la nuit, fut transmis l'ordre de se replier et de défendre les rives de l'Aisne à proximité de la ville.".
Un peu avant le jour nous nous rendons à Soissons. Nous passons la matinée dans une caserne que nous quittons l'après midi pour aller attaquer la cote 132 que nos troupes ont perdue le jour précédent.
Nous arrivons aux abords de cette cote. C'est sous une pluie d'obus que s'effectue notre marche d'approche en vue de l'ennemi.
Nous attaquons et creusons des tranchées. Le travail qui dure jusqu'à une heure du matin s'effectue sous un violent bombardement.
Pendant que notre section creusait les tranchées j'étais détaché en avant avec un homme aux écoutes. En rentrant j'ai failli me faire embroché par mes camarades. Je m'en suis tiré avec un coup de baionnette qui m'a égratigné juste au-dessus de l'oeil.
A une heure nous recevons l'ordre de nous retirer. Nous évacuons une partie de la rive droite de l'Aisne, le village de Crouy etc...
La rive droite de l'Aisne était devenue trop dangeureuse pour nos troupes, il ne restait qu'un seul pont sur l'Aisne, tous les autres avaient été emportés par la crue.
Nous tenons toujours la partie de Soissons qui se trouve sur la rive droite ainsi que Saint-Paul et ses abords où les combats continuent jusqu'au lendemain au matin.
Pour l'affaire de Crouy, les pertes de la division ont été très forte, surtout au 60e RI mais relativement faible comparées à celles des Allemands.
Nous prenons les avants postes sur la rive droite de l'Aisne en avant du château de Bellevue dans une carrière de sable. Nous y passons la nuit.
15 janvier 1915 : Les Allemands attaquent le village de St Paul, près de Soissons, mais sont arrétés.
Nous sommes en avant poste au même endroit.
Nous partons à la nuit pour cantonner à Courmelles 43.
43 Sud de Soissons.
Nous quittons Courmelles à la nuit pour cantonner à Vauxbuin un peu en avant de Courmelles. Nous y passons la nuit.
Au soir nous prenons les avants-postes à l'ouest de Soissons au bord de l'Aisne.
Je suis en petit poste avec mon escouade dans la maison d'un garde-barrière.
Historique du 35e RI (p.11) : "Le 18, l'ennemi n'ayant fait aucune tentative pour traverser la rivière, le régiment est relevé et quitte Soissons".
En avant-poste au même endroit.
Nous partons dans la nuit du 18 au 19 pour Dommiers où nous arrivons au petit jour.A Dommiers nous faisons un peu d'exercice à la suite d'une punition.
Deux soldats de la Compagnie, deux frères originaires du Doubs se suicident à coup de fusil.
24 janvier 1915 : L'Allemagne, Autriche-Hongrie, Turquie et Bulgarie signent l'Alliance.
31 janvier 1915 : 1ère utilisation des gaz de combat par les Allemands sur le front Russe. Le gel limite les effets.
Historique du 35e RI (p.11) : "Après un court séjour à l'arrière, le 35e retourne devant Vic-sur-Aisne, et s'installe au secteur de Vingré, Confrecourt qu'il garde jursqu'à fin juillet".
Nous partons dans la matinée occuper des tranchées sur le plateau de Nouvron 44 pour relever le 298e RI.
44 Nouvron-Vingré ; plateau de Berry
Nous sommes relevés et nous rendons aux Grottes de la ferme de Confrécourt.
Au repos, la journée est employée à faire des corvées de toutes sortes.
Nous retournons aux tranchées le 6.
Aux tranchées. Il fait très mauvais temps. Nos tranchées et boyaux sont remplis de boue.
12 février 1915 : Renvoi des pères de famille d'au moins 6 enfants dans leurs foyers. Conférence de Paris : les Alliés uniront leurs efforts financiers.
13-14 février 1915
Aux tranchées. Toujours le mauvais temps.
L'on est très près des allemands. Par endroit il n'y a pas plus de 30 mètres qui nous séparent.
Souvent nous avons des hommes tués aux créneaux.
Nous recevons des obus, des bombes et des explosifs de toutes sortes.
La nuit nous lançons des fusées afin de surveiller les tranchées ennemies.
Sur le plateau où nous sommes il se trouve encore des quantités de cadavres allemands. Certains sont là depuis 5 mois.
15 février 1915 : Offensive en Champagne. Bataille jusqu'au 18 mars 1915, sans résultat sur 8 km entre Beauséjour et le Bois Sabot.
16-17 février 1915
Au repos aux grotes. Les Allemands bombardent la ferme et les grottes avec de la grosse artillerie.
18 février au 2 mars 1915
[...] Où nous sommes au repos jusqu'au 3 mars.
3 au 5 mars 1915
6 mars 1915 : Charles de Gaulle du 33ème RI est blessé légérement à l'oreille par un écla d'obus à Hurlus.
Nous retournons aux tranchées.
Le 6 nous venons au repos aux grottes...
9 mars 1915
10 mars 1915 : Alors que la relève du bataillon. est en cours, Charles de Gaulle est blessé à la main par une balle à Hurlus.
11-12 mars 1915
... que nous quittons le 9 au matin pour les tranchées.
Le 12 nous venons au repos aux grottes... .
... que nous quittons le 15 au soir pour les tranchées.
18-19 mars 1915
20 mars 1915 : Bombardement allemand de Soissons.
21 mars 1915
Le 18 nous venons au repos aux grottes où nous touchons la nouvelle tenue 45.
45 L'uniforme bleu horizon n'aurait été distribué qu'à compter du 1er juin.
Nous retournons aux tranchées le 21.
23 mars 1915 : Fin de la bataille en Champagne : échec de l'offensive française malgré le feu roulant de l'artillerie.
24 mars au 2 avril 1915
Nous les quittons le 23 pour venir au repos à Roche.
Pendant notre séjour à Roche un obus tombe sur notre cantonnement tuant un homme en blessant deux.
AVRIL 1915
7 avril 1915 : La 10e Compagnie attaque avec une fougue hors du commun. Contre-attaque. Le sergent Péricard lance "DEBOUT LES MORTS" (Bois Brûlé ; Aisne).
24 avril 1915 : Sur la proposition de Barrés, création de la Croix de Guerre, insigne recherché qui distinguera les meilleurs combattants.
Nous quittons Roche le 3 avril au matin pour les tranchées.
3-4 avril aux grottes
5-6-7 avril aux tranchées
8-9-10 avril aux grottes
11-12-13 avril aux tranchées
14-15-16 avril aux grottes
17-18-19 avril aux tranchées
20-21 avril aux grottes
21 au 2 mai au repos à Roche
MAI 1915
2 mai 1915 : Devant l'ampleur des blessures à la tête le ministre décide de fournir des casques aux soldats type "Adrien".
13 mai 1915 : Viviani démissionne. Aristide Briant forme un nouveau gouvernement
17 mai 1915 : 4 entreprises de cinématographie françaises sont autorisées à tourner des images du front.
19 mai 1915 : Joffre met à pied le Général Maurice Sarrail en raison des lourdes pertes de l'Ouest.
22 mai 1915 : Les Allemands utilisent pour la 1ère fois des réseaux électrifiés pour défendre leurs tranchées.
23 mai 1915 : Déclaration de guerre de l'Italie >< Autriche mais pas à l'Allemagne. Ouverture d'un second front. von Bülow quitte Rome. .
2 au 5 aux tranchées
5 au 7 aux grottes
7 au 12 aux tranchées
12 au 15 aux grottes
15 au 18 aux tranchées
18 au 19 aux grottes
19 au 20 aux tranchées
20 au 22 aux grottes
du 22 au 1er juin au repos à Roche.
JUIN 1915
1er juin 1915 : Distribution de nouvelles tenues Bleues horizon et casques Adrien.
2 juin 1915 : Le Général Joffre est nommé Commandant en Chef des Armées Françaises.
7 juin 1915 : Les Allemands utilisent les premiers obus de gaz toxiques.
18 juin 1915 : Fin de la Bataille d'Artois : 100 000 morts français et 75 000 allemands.
21 juin 1915 : Pétain devient chef de la 2ème Armée.
Nous remontons aux tranchées le 2 au matin.
2-3-4 aux tranchées
5 aux grottes
6-7-8 aux tranchées à gauche attaque accompagnée de faible bombardement
9 aux grottes
10-11-12 aux tranchées
13 aux grottes
14-15-16 aux tranchées
17 aux grottes
18-19-20 aux tranchées
21 aux grottes
22-23 aux tranchées
Nous venons au repos à Roche que nous quittons le 2 au matin pour les tranchées
JUILLET 1915
7 juillet 1915 : 1ère conférence Alliée (Anglais, Français, Russes, Italiens, Belges).
8 juillet 1915 : Mise en application du système de permissions.
18 juillet 1915 : Entrée en vigueur de la permission d'une semaine par roulement.
2-3-4 aux tranchées
5 aux grottes
6-7-8 aux tranchées
9 aux grottes
10-11-12 aux tranchées. Nous sommes violement bombardés, notre petit poste est démoli par les bombes, environ 150 dans la nuit du 12 au 13. Nous avons un tué et un blessé.
13 aux grottes
14-15-16 aux tranchées
17 aux grottes
18-19-20-21 aux tranchées
22 aux grottes. Au soir nous partons au repos pour Roche.
Nous quittons Roche le 1er août au soir pour Vivières ou nous passons le restant de la nuit. Nous allons en grand repos, réserves d'armés.
Nous partons de Vivières le 2 à 1 heure après-midi pour La Ferté-Milon, lieu de notre cantonnement.
Après un séjour de 6 mois au secteur de Vingray 46 nous voilà au repos.
46 Vingré ; plateau de Berry
Historique du 35e RI (p.11) : "Vers la mi-août le régiment embarque à la Ferté-Milon pour aller en Champagne [...]".
3-4-5-6 nous quittons La Ferté le 15 à 17 heures pour venir à Neuilly-Saint-Front où nous embarquons dans la nuit.
Nous sommes dans des wagons à bestiaux sans bennes ni paille. Nous voyageons toute la nuit, nous traversons Epernay, Châlons-sur-Marne. Nous débarquons à Saint-Hilaire-au-Temple.