Bataille de l'Ourcq
5-12 septembre 1914
5 septembre 1914 : von Kluck, contrairement aux ordres de Moltke poursuit sa marche vers le sud-est, en direction de la Seine. Moltke néglige de se déplacer sur place (comme le faisait Joffre) et mandate le Lieutenant-Colonel Hentsch. Trop-tard. Kluck prend conscience du danger venant de sa droite et veut foncer vers Paris.
Le 1er corps d'armée de Kluck est attaqué par l'avant-garde de la 6e Armée de Manoury au nord de Meaux.
14h30, début de la contre-offensive sur la Marne (Ourcq), sur un front de 160 km. Adhésion des Anglais de French.
Nous passons la nuit et la journée du 5 dans les tranchées. Nous nous retirons au soir pour aller dans la ferme Brandeau...
Il n'y a pas de dépôt d'éclopés, nous sommes au collège Ronan ou nous passons la journée et la nuit sans soins et sans nourriture. Heureusement nous pouvons nous en procurer en ville...
6 septembre 1914 : Maunoury attaque le flanc Allemand et se heurte à une forte résistance de la droite de von Kluck par von Arnim du 4ème Corps Allemand.
Foch :"Mon centre cède du terrain, ma droite se replie. Situation excellente j'attaque !" Arrêt de la retraite et offensive.
Foch recule sous les coups de von Bülow. Le volte-face de De Langle surprend Wurtenberg qui appelle à l'aide à von Hausen.
Offensive de Galliéni et French. Manoury sur Ourcq, attaquant le flanc de von Kluck. A droite Sarrail sur le Kronprinz en Argonne. Les trois autres Armées Françaises foncent.
La mission de le VIe armée est toujours de rejeter les allemands sur l'Ourcq, pour pousser ensuite jusqu'à Chateau-Thierry.
6-13 septembre : victoire de la Marne avec l'épisode fameux des taxis de la Marne : 5 000 hommes de la 7ème DI sont conduits au front dans le secteur de Nanteuil-le-Haudoin.
*** Ordre du jour du général Joffre pour le 6 septembre 1914 ***
"Au moment où s'engage une bataille dont dépend le soir du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l'ennemi. Une troupe que ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée."
Historique du 35e RI (p.9) : "Le 6 septembre, en effet, la rencontre avec l'ennemi se produit vers Bouillancy et Acy-en-Multien. Pendant la marche d'approche, le 35e qui était en tête de la division, n'avait pu être retardé dans sa progression par le tir violent de l'armée ennemie. Mais en arrivant devant Acy, le Régiment est arrêté par les Allemands fortement organisés. Leur résistance acharnée empêche nos troupes d'aborder le village dès le premier jour."
Le 6, départ à 4 heures pour une destination inconnue 38. Enfin, au bout de quelques heures, nous entendons la canonnade devant nous et un peu plus tard la fusillade. Bientôt notre régiment et le 42e d'infanterie prennent part au combat qui finit à la nuit. L'ennemi bat en retraite et nous avançons dans une plaine où l'on aperçoit plusieurs villages en feu. Enfin on s'arrête et nous couchons au milieu des champs.
38 départ pour Bouillancy (JMO 35e RI p.12), près de Hauteuil-le-Haudoin et c'est donc le front où les fameux taxis de la Marne ont amenés les 5 000 hommes de la 7e DI
Dans la matinée, nous passons une troisième visite. Il n'y a pas de place pour les éclopés, alors on nous renvoie à notre corps. Nous passons la nuit dans la cour de la gare en attendant d'être embarqués.
7 septembre 1914 : la gauche de De Franchet et les Anglais progressent entre les 2 Morins.
Réquisition des taxi-autos renault G7 pour transporter les troupes à Nanteuil-le-Haudoin contrecarrant von Kluck.
...Il n'y a pas de brèche dans le dispositif allemand. Si l'ennemi, moins nombreux, résiste, c'est, une fois de plus, qu'il est très supérieur dans sa méthode de combat. Sur l'Ourcq de nouveaux assauts de la VIe armée, héroïques, viennent se briser contre un mur de feu.
Historique du 35e RI (p.9) : "Malgré ses pertes, le 35e reprend l'attaque le 7. [...] Dans l'après-midi l'offensive reprend sur tout le front. L'ennemi est contenu puis refoulé lorsque la nuit interrompt le combat."
JMO du 35e RI (p.13) : "[...] le 2e Btn est en réserve de corps d'armée.."
Le 7, aux premières heures du jour, la lutte recommence et ne finit qu'à 8 heures du soir ; les morts et les blessés sont nombreux des deux côtés. Durant cette nuit, les 2 armées sont face à face à 200 m de distance et l'on ne peut dormir car de temps en temps on entend des coups de feu.
A 6 heures du matin, nous partons et débarquons à Plessis-Belleville. On m'a confié de commandement de 30 éclopés qui reviennent avec moi.
A Plessis-Belleville, l'on a des quantités de soldats blessés lors des premiers combats de la bataille de la Marne. Nous aidons à les placer dans les wagons.
Au soir, on m'envoie avec mes hommes me mettre à la disposition du commandant des trains régimentaires de notre division 22, et nous passons la nuit.
22 la 4e DI
8 septembre 1914 : von Kluck appelle les 2 Corps d'Armée au sud de la Marne de rejoindre son aile droite. 200 km effectués par les Allemands.
Joffre jette ses arrières anglais, Conneau et la 5e Armée de Franchet d'Espérey sur la gauche entre Kluck et Bülow.
Le 8 septembre 1914, naissance à Héricourt (Haute-Saône) de André ROTH, fils aîné de Henri ROTH et de Marie Louise LIEBY son épouse. Il servira au cours de 2e guerre mondiale au sein du 60e RI, de la Division des As.
Historique du 35e RI (p.9) : "Le 8 à la première heure, la lutte reprend. [...] Sous une nouvelle poussée des Allemands, il faut abandonner le village."
Au réveil, le 8, la bataille recommence et de plus belle. Un vrai duel d'artillerie commence, mais en ce moment, notre bataillon est en réserve de division ; à 3 heures, la division qui combat semble fléchir sur la droite. Nous allons la renforcer. Cette fois nous avons de bonnes positions et notre bataillon force l'ennemi qu'il a devant lui à reculer. Nous étions heureux quand le 42e faisant une contre-attaque et ne pouvant pas la soutenir, est mis en déroute par l'ennemi qui, cette fois, nous prend par la droite. Notre bataillon est forcé de laisser ses bonnes positions et de reculer. Mais dans ce combat, la garde bavaroise est presque détruite ; il y eut des 2 côtés beaucoup de pertes. C'est à ce combat de Bouillancy que l'artillerie allemande fait ses premières victimes : deux de mes camarades sont tués l'un sur l'autre. Pendant la nuit, nous nous retirons un peu en arrière d'une crête et le bataillon bivouaque là dans un bois ; mon escouade prend la garde jusqu'au matin, et là moi et mes camarades, nous entendons le râle des blessés qui n'ont pu être ramassés avant la nuit. A ce moment, nous sommes encore à quelques pas des petits postes ennemis, dont nous pouvons entendre les paroles des Allemands
Le commandant des trains régimentaires nous donne ordre de nous rendre au quartier général du 7e corps d'armée, d'où on nous envoie à Bouillancy où se trouve l'état major de la brigade.
Le colonel du 60e régiment d'infanterie faisant fonction de général de brigade nous place dans les tranchées entre le 60e et un régiment de chasseurs alpins 23 .
La bataille de la Marne a commencée le 5 septembre au soir. Les attaques ont été nombreuses. Ma compagnie se bat à Acy-en-Multien 24 à gauche du 60e régiment d'infanterie.
Dans la tranchée où nous sommes installés, nous subissons un feu d'artillerie extrêmement violent.
23 4 bataillons de Thaon et Epinal, constituant également la 6e Armée
24 à 3 km à l'est de Bouillancy (Oise)
9 septembre 1914 : à 15h30 la 5e Armée et le BEF franchissent la Marne à Château-Thierry et séparent la 1ère la 2e Armée allemande. Von Moltke informé par Hentsch donne l'ordre de se retirer sur l'Aisne entre Soissons et Compiègne laissant 60 km de brèche
JMO du 35e RI (p.14) : "A 11 heures et à 17 h le IIe Btn subit lui aussi un feu violent d'artillerie [...]."
Au jour, on voit encore des incendies allumés par l'ennemi. Le 9, le combat recommence à 4 heures du matin, cette fois plus terrible encore. Bouillancy est bombardé et presque détruit.
La bataille dure toujours. Nous nous battons avec le 60e régiment d'infanterie. A la fin du jour, nous nous replions de 3 kilomètres vers l'ouest avec le 60e régiment d'infanterie, et nous nous arrêtons a Bouillancy.
Nous creusons de nouvelles tranchées, celles situées devant le village étaient devenues intenables.
Partout le canon tonne, Il y a toujours en l'air plusieurs avions amis et ennemis.
La journée se termine par un feu d'artillerie terrible. Les allemands vident leurs caissons avant de battre en retraite. C'est la fin de la bataille.
Dans la nuit nous exécutons un mouvement tournant et je retrouve ma compagnie.
Cette première partie de la bataille de la Marne a sérieusement éprouvée ma compagnie. A mon escouade deux hommes ont été blessés :
2e classe Meyer
2e classe Martelon
10 septembre 1914 : l'Armée de Paris reprend l'offensive et oblige les Allemands à battre en retraire vers Villers-Cotterêts et vers l'Aisne. Pré-fin de la bataille de la Marne. Bilan : 80 000 soldats français tués, 15 127 prisonniers allemands.
Historique du 35e RI (p.9) : "Le 10, la division change de zone d'action et marche par Sennevières et Fresnoy sur Rouville."
JMO du 35e RI (p.14) : "Le 10, la division change de zone d'action et marche par Sennevières et Fresnoy sur Rouville."
Nous restons sur nos positions jusqu'au 10 à 10 heures du matin. A cette heure, nous quittons nos positions et nous nous retirons à Chareville 39 où le bataillon avait reçu l'ordre de se rendre car l'ennemi menaçait de nous envelopper. Le 10, nous prenons de nouvelles positions en faisant des tranchées en avant du village. Le travail fait, on vient nous dire qu'il faut partir sans tarder une minute ; la soupe est prête d'être mangée. Nous partons encore sans la manger et pourtant on avait bien faim. Nous reprenons l'offensive en poursuivant l'ennemi qui fuit devant nous. Nous allons jusqu'à Rouville où notre bataillon cantonne. Notre compagnie prend les avant-postes, et ma section, sous la direction du Lieutenant Pau 40 arrivé tout nouvellement, occupe une ferme à côté de Rouville. Mon escouade commandée par le caporal Mathiot, mon ami, va s'installer en petit poste à un embranchement de routes.
39 Chèvreville. C'est à 4 km de Hauteuil-le-Haudoin
40 fils du Général PAU, commandant de l'Armée d'Alsace. Tous les fils du Général PAU furent tués pendant la guerre
Nous poursuivons l'ennemi dans la direction de Villers-Cotterets 25.
Dans un bois 26 nous prenons une ambulance allemande et des blessés. Nous faisons des prisonniers.
Nous passons la nuit à la lisière de ce bois.
25 à 20 km au nord-est de Bouillancy
26 forêt de Retz
Historique du 35e RI (p.9) : "La poursuite commence. [...] Le 11 on atteint Vivières."
JMO du 35e RI (p.15) : "Le IIIe Btn forme l'avant-garde de la division. [...] Le IIe Btn quittant Rouville, a rejoint le régiment à Crépy. [...] le IIIe Btn est couvert à gauche par la 10e Cie qui par la cote 140 rejoint Haramont [...] Après la traversée de la forêt, le IIIe Btn arrive à la ferme de l'Epine vers 17h [...] Le régiment ayant reçu à 18h l'ordre d'aller cantonner à la ferme de l'Epine, reçoit à 19h30 l'ordre d'attaquer la ferme de Pouy [...] le IIIe Btn attaque cette ferme en partant de l'Epine, le IIe Btn en arrière [...]. A 20 h le IIIe Btn se porte sur la Raperre et constate que cette ferme est très occupée [...] Le IIIe Btn revient aussi à la ferme de l'Epine [...]. Le IIe Btn qui n'a pas été engagé cantonne à Vivières. ."
La nuit nous paraît bien longue. Le fossé de la route était notre lit et il y soufflait un vent glacial. Le 11, réveil à 4 heures et départ à 4 heures et demie. Nous poursuivons toujours l'ennemi en passant par Crépy-en-Vallois où nous commençons à faire des prisonniers, ensuite à Lieu-Restan, Vez 41, Vivières, Touys 42, où nous trouvons des blessés allemands et anglais. Nous poursuivons notre route et nous croyons le moment venu d'attaquer l'arrière-garde allemande ; mais il fait nuit noire, on ne voit rien et le terrain est mauvais. Il y a contrordre et nous retournons à Touys où on mange et passe la nuit.
41 près de Villers-Cotterêts
42 Pouy
Nous sommes toujours à la poursuite de l'ennemi. Dans un village, nous capturons des soldats allemands que nous faisons prisonniers. Nous prenons également plusieurs voitures ambulances ainsi que le personnel.
Dans le village suivant, nous trouvons 200 blessés allemands.
Tout le long du chemin, dans les villages, dans les bois et un peu partout, nous faisons des prisonniers.
Je suis chargé d'une patrouille pour reconnaître la lisière d'un bois et ensuite le village de Vivières.
Ma patrouille se fait sans accroc, et quand j'arrive à Vivières les derniers allemands ont quitté le village depuis une vingtaine de minutes. Peu après l'escadron divisionnaire arrive et ramène prisonniers deux dragons de la Garde.
Les habitants du village nous donnent des fruits et de quoi boire.
Nous continuons à avancer. Nous fouillons une ferme où l'on fait 2 prisonniers. Nous nous arrêtons un moment à la ferme de Puy 27 . Il fait très mauvais temps. Notre artillerie bombarde un village que nous attaquons sans succès.
Après cette attaque infructueuse, nous revenons passer la nuit à la ferme de Puy.
27 Pouy
12 septembre 1914 : la Ve Armée et le BEF franchissent l'Aisne mais n'en profite pas pour renforcer leur passage. Ils sont épuisés. Des éléments du 18e de Maud'huy et des Anglais prennent pied sur la rive droite de l'Aisne. En 6 jours l'armée allemande subit la contre-attaque créant le désordre.Von Kluck doit repasser la Marne.
Historique du 35e RI (pp.9-10) : "Le 12, après avoir enlevé la ferme de Pouy et de la Raperie, il faut, pour déborder Courtieux, s'emparer de la crête fortement organisée du Châtelet. On force le même jour le passage de l'Aisne à Vic."
JMO du 35e RI (p.15) : "Le IIe Btn cantonné à Vivières est en tête du gros de l'avant-garde formée par la 4e Division. Départ 5h30 [...]. A 9h45 le IIIe Btn reçoit l'ordre d'appuyer à droite par Montois le 42e RI engagé devant Vic-sur-Aisne afin d'essayer de couper la retraite de l'ennemi. [...] et la 10e Cie débouchent de Montois en prenant comme direction la maison du garde-barrière à l'Est de la station. [...] La 10e Cie est accueillie par un feu violent partant de blocs de pierre sur la rive gauche de l'Aisne et des maisons de la rive droite ; elle reste rivée au sol [...] compagnie qui subit des pertes importantes. [...] Après avoir passé le pont, le IIe Btn va occuper les cotes 130 et 138 sur la route de Nouvron en gardant par des postes la lisière Sud des bois ; le IIIe Btn va occuper la cote 142 avec mission de tenir un pont"
Le 12, réveil à 4 heures, nous poursuivons notre marche en avant jusqu'à Vache-Noire 43. A l'entrée du village, nous sommes attaqués par l'ennemi qui bientôt se retire en abandonnant ses convois de munitions et une cuisine roulante où la soupe était prête, une bonne soupe ! Nous la mangeons et le bataillon se rassemble. Bientôt nous partons et là, à l'emplacement des lignes allemandes, c'est couvert de morts et de blessés, au passage à niveau surtout : les cadavres sont les uns sur les autres, leurs convois, leurs chevaux et leurs conducteurs sont déchiquetés par notre artillerie. Bientôt nous arrivons à Vic-sur-Aisne 44 où nous trouvons encore des morts. Les Allemands essayent de faire tomber le pont sur l'Aisne mais leur coup manque et le pont reste intact : nous y passons rapidemment. Nous poursuivons l'ennemi jusqu'à Saint-Christophe mais la nuit est venue et l'on s'arrête. Une pluie battante tombe durant 2 heures, nous sommes mouillés jusqu'aux os. Enfin la pluie ne cessant pas, le commandant [nous] fait entrer dans l'église où nous n'osions pas bouger tant nous avions froid. Nous y restons 3 heures. Nous retournons à Vic-sur-Aisne où nous passons la nuit dans un hangar sans paille ni foin, sur la dure mais c'est la guerre !
43 entre Compiègne et Soissons, sur le front de l'Aisne
44 à environ 12 km de l'endroit où sera signé l'armistice le 11 novembre 1918 (Clairière de l'Armistice, près de Rethondes)
Nous partons au matin, l'ennemi a évacué le village attaqué hier au soir. Toutefois nous le retrouvons un peu plus loin. La cannonade fait rage. Au moment où nous traversons un chemin creux, deux obus tombent sur notre compagnie tuant 5 hommes.
Nous sommes à notre tour engagé dans la bataille. L'ennemi recule. Nous traversons la voie ferrée et prenons la gare de Vic-sur-Aisne 28.
Nous nous déployons en tirailleurs face à Vic-sur-Aisne qui se situe de l'autre côté de l'Aisne. Il pleut à torrent, nous sommes couchés dans l'eau et subissons un feu meurtrier qui nous décime. Nous rispostons.
Les Allemands font sauter les ponts sur l'Aisne et leur feu se ralentit. Nous en profitons pour faire un bond en avant jusqu'au talus bordant l'Aisne servant de chemin de halage. L'ennemin abandonne Vic-sur-Aisne en débandade sous le feu de notre artillerie. Il était grand temps car nous allions manquer de munitions et nos fusils fonctionnaient à grand peine.
Sur 26 hommes de notre section engagés dans ce combat il n'en reste que 13. Les 13 autres sont restés sur le carreau. La compagnie à perdu 70 hommes hors de combat. Dans mon escouade j'ai 1 tué et 2 blessés.
Nous avons pris de l'artillerie ennemie, un convoi de 70 voitures et fait environ 100 prisonniers.
A ce combat, ma capote a été traversée par une balle.
Nous nous rassemblons devant le pont de Vic-sur-Aisne qui n'a pas été entièrement détruit. Nous pouvons traverser homme par homme. Trois heures après le génie reussit a le consolider pour permettre à l'artillerie de franchir l'Aisne.
Il tombe une pluie torrentielle, nous n'avons presque rien à manger. Toutefois nous marchons de bon coeur car l'ennemi recule. Le combat continue de l'autre côté de Vic-sur-Aisne et l'ennemi se retranche. Nous passons la nuit à Berny-Rivière 29 que nous organisons défensivement.
28 le régiment ne quittera le secteur que le 2 août 1915
29 dans l'Aisne